LA SOEUR DE JÉSUS-CHRIST

Dans un petit village du sud de l’Italie, Maria, la sœur de Jésus-Christ, s’empare d’un Smith & Wesson 9 mm, s’assure qu’il est chargé, et part. Ainsi commence son avancée inexorable. Où va-t-elle ? Qu’est-il arrivé ? Au fil de sa marche, les membres de sa famille, les voisin.e.s, les ami.e.s, les commerçant.e.s, les passant.e.s, tous.tes, vont se joindre à elle et s’immiscer, tenter de la stopper, commenter ou l’encourager. Maria ne s’arrêtera pas, “Bien au contraire, elle n’a aucune intention de s’arrêter”, jusqu’à l’atteinte de son objectif. 

à partir de 15 ans
théâtre narratif et choral
crédit photo Oskar Steiner

Qui savait que Jésus Christ avait une sœur ? Oscar de Summa, dès le titre de sa pièce, parle d’une femme invisibilisée en la désignant uniquement par sa fonction. La pièce parle de cette figure victime de violences sexistes et sexuelles et de ces gens, de ces colporteur.euses, ces témoins, participant.es, proches ou lointain.es, aux affaires intimes d’autrui. L’histoire de Maria, racontée intégralement en son absence, nous est apparue comme symptomatique de tous les drames personnels dont on s’empare dans l’espace social, parce qu’on s’en sent légitime, parce que la présence des autres nous met en confiance, parce que nous aussi, on veut participer, on veut s’immiscer. Sont alors nées sur scène quatre figures, aux allures élitistes, oscillant entre le cadre supérieur et le présentateur de JT, formant un chœur dont il est possible de questionner la légitimité.